Lors du salon RENT, l’atelier « IA et conformité : quand les agents IA deviennent des alliés juridiques et commerciaux » réunissait experts techniques et spécialistes réglementaires pour décrypter l’usage réel de l’intelligence artificielle dans les process immobiliers.
Parmi les intervenants, Vincent Bicini, responsable juridique de Preventimmo, est revenu sur les enjeux de conformité auxquels sont confrontés les notaires et les agents immobiliers, et sur la manière dont l’IA peut les aider à sécuriser leur pratique.
Vincent a rappelé que les professionnels évoluent dans un cadre juridique dense et mouvant se traduisant par : une multiplication des diagnostics obligatoires, une évolution régulière des textes, une superposition des obligations. Cette accumulation aboutie souvent à un désordre documentaire, qui rend difficile la maîtrise de tous les éléments nécessaires à une transaction sécurisée.
Quand l’IA se met au service de la conformité, elle permet de remettre de l’ordre : en structurant les informations, en pointant les incohérences, en facilitant la lecture. L’IA se transforme alors en soutien opérationnel pour des professionnels confrontés à une charge réglementaire croissante.
Il a résumé ce risque de manière claire :
« Une décision peut être impactée par une mauvaise lecture du document. La donnée doit être fiable, vérifiable. On peut passer à côté d’une ligne dans un document, et ça change tout. »
Vincent a souligné ensuite un élément central : l’efficacité de l’IA dépend pour beaucoup de la qualité de la donnée avec laquelle elle se nourrit.
Il l’a rappelé explicitement :
« Toute la force de Septeo […], c’est de s’appuyer sur des bases de données qualifiées. Pour que l’IA fonctionne correctement, elle doit reposer sur des données structurées, fiables et justes. »
Une des forces de Septeo réside en ce point : une donnée rigoureusement contrôlée et structurée, adaptée aux usages métiers. Ce socle est ce qui permet ensuite à l’IA de produire des réponses cohérentes, explicables et juridiquement exploitables.
Vincent a abordé ensuite le Dossier de Diagnostic Technique (DDT), un terrain où la responsabilité des professionnels est malheureusement souvent engagée.
« Le DDT, c’est sujet très contentieux. Il s’est chargé au fil des années, 5, 6 diagnostics obligatoires… 12 maintenant, 15 peut-être l’année prochaine, on ne sait jamais !
Avec une multiplicité d’acteurs : diagnostiqueurs immobiliers, agents immobiliers, notaires, avocats. Quelque chose qui ne va, qui dysfonctionne de l’amiante à l’électricité, un DPE qui n’est pas conforme… et ça se traduit quasiment systématiquement en sinistre. Ce sinistre retombe sur le professionnel. On le voit malheureusement trop souvent. Nous essayons de les prévenir en délivrant des documents de qualité ».
C’est sur ce sujet que l’IA peut apporter une aide décisive, à condition de reposer sur
Une IA généraliste ne suffit pas : pour être utile, le modèle doit être entrainé pour comprendre la structure des diagnostics, leurs zones de vigilance et les interactions entre les différents documents.
Dans cette configuration, l’IA joue pleinement son rôle d’assistant : elle met en évidence les lignes importantes, identifie les manques et alerte sur les incohérences. Elle reconstitue également une vision cohérente d’un DDT souvent fragmenté et produit par plusieurs acteurs.
Au-delà de la détection d’anomalies, Vincent a souligné que l’enjeu principal est de rendre les dossiers plus lisibles et plus immédiatement exploitables. Les notaires et les agents immobiliers passent encore, sur les dossiers de vente, une part importante de leur temps à lire, à relire les mêmes documents.
L’IA permet de réduire cette charge : elle met en avant les éléments sensibles et clarifie les points qui méritent une vigilance particulière.
L’objectif n’est pas d’automatiser l’analyse, mais de permettre au professionnel de se concentrer sur ce qui relève pleinement de son expertise : vérifier, interpréter, sécuriser et conseiller. L’IA donne ainsi un cadre plus clair, dans lequel l’humain conserve la décision et la responsabilité.
L’équilibre entre l’IA et l’humain est parfaitement résumé par le principe des “80/20”, rappelé lors de l’atelier par Adrien Aboudaram Directeur des opérations ByLaw, Septeo.
« C’est ce qu'on appelle souvent la règle des 80/20, c'est-à-dire : vous faire gagner 80 % de temps de travail, et vous donner tout ce qu'il vous faut pour que, les 20 % du temps restants, vous puissiez vous assurer de la qualité de la réponse, voire que vous puissiez l'améliorer ! Et surtout : un bon outil va vous expliquer sa façon d'être arrivé à sa conclusion, c’est le cas des nôtres. »
Cela traduit une vision claire : l’IA prépare, l’humain décide.
Les enjeux évoqués, conformité réglementaire, structuration et qualité des données, sont au cœur du travail mené depuis plusieurs années par les équipes Preventimmo et en collaboration avec Septeo Brain. Ce travail d’analyse humaine, de qualification minutieuse et de mise à jour continue constitue le socle indispensable à toute intégration d’IA fiable et conforme.
La position exprimée par Vincent Bicini est claire :
Cette approche n’a toutefois de valeur qu’avec une IA métier, conçue pour travailler sur des données qualifiées et fiables. C’est précisément cette alliance entre expertise métier et données structurées que Septeo développe, pour faire gagner du temps et sécuriser le quotidien des professionnels. Elle ouvre la voie à une pratique juridique plus structurée, plus fiable et, surtout, réellement utile aux notaires et aux acteurs de l’immobilier.
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