Les transactions continuent de baisser un peu partout en France, malgré une baisse des taux d’intérêt et de l’inflation. Les prix n’ont pas assez baissé. Point sur la situation.
« Il n’est ni bloqué, ni face à un krach, mais fortement ralenti », résume la dernière note de conjoncture de la FNAIM à propos du marché immobilier en France. Et pour cause, les taux baissent légèrement grâce aux « ajustements d’une poignée de banques », relève Artemis Courtage. Mais cette évolution n’est pas assez forte pour avoir un effet suffisant pour renverser la tendance actuelle.
Selon les données de la FNAIM, à fin novembre 2023, il y a eu 885 000 ventes conclues sur douze mois, soit une baisse de 21 %. « Le nombre de transactions redescend donc bien en dessous des niveaux pré-covid, et revient sept ans en arrière », commente le syndicat des agents immobiliers. Surtout, il s’agit de la plus forte baisse des ventes sur un an jamais observée depuis plus de 50 ans.
Le repli historique des transactions entraîne les prix immobiliers à la baisse, sauf dans les zones touristiques que sont les stations balnéaires et de ski. Mais l’effet s’avère très inégal d’une ville à une autre. Si Paris affiche -5,6 % sur un an, sa périphérie ne perd que -3,7 %, selon les données de la FNAIM. Mais le repli est fort puisque ramené à une période de 10 ans, la banlieue parisienne est la zone où les prix ont le moins augmenté.
En régions, même constat. Si à Bordeaux les prix au m² chutent de 4,9 %, à Lyon de 6,1 %, à Nantes de 7,1 %, ils continuent de progresser de 2,1 % à Nice. En fait, « le marché baisse le plus là où les prix sont les plus élevés », observe la FNAIM, qui appelle à une accélération de la baisse des prix « pour redonner du pouvoir d’achat aux acheteurs ».
Les prochains mois devraient y être favorables. En effet, des signes d’améliorations pointent. Ainsi, le stock de biens immobiliers proposés à la vente commence à se reconstituer. C’est un élément important, car la rareté des biens maintenait les prix à un niveau élevé par rapport au budget réel des acheteurs. De même, la baisse des taux de crédit immobilier devrait s’accélérer à partir de l’été. « Leur évolution dépend de celle des taux directeurs fixés par la Banque Centrale Européenne (BCE) qui devraient baisser dès le mois de juin prochain si l’inflation continue de se stabiliser », prévoit Artemis Courtage.