Face au contexte économique et la diminution des transactions, repenser son positionnement auprès de ses clients devient aujourd’hui courant. Le but : personnaliser ses services en fonction des besoins spécifiques de sa clientèle.
Notaire associé de l’étude Gagnaire Associés Notaires à Meyzieu dans la métropole de Lyon (5 associés et 35 collaborateurs), Maître Charles Gagnaire a récemment ouvert les pôles Droit des affaires et Divorce au sein de son étude.
L'analyse fine des comportements de sa clientèle a mis en lumière la nécessité de structurer différemment son étude.
Me Gagnaire : Pendant ma formation initiale, j’ai fait un stage dans une étude de notaire généraliste et sans spécialité du notaire associé. Le droit des affaires reste souvent une activité accessoire pour les notaires, mais si nous n’allons pas au bout de cette démarche, notre activité est incomplète.
Les outils d’analyse de données permettent de comprendre les comportements de la clientèle et personnaliser nos services. Maintenant que l’on travaille avec une solution métier qui aspire les données à l’intérieur du logiciel de rédaction d’actes pour les intégrer à un logiciel de pilotage, nous avons une vision précise de la situation de l’étude sur différents critères.
Me G. : Nous intervenons en conseil auprès des dirigeants d’entreprises pour du secrétariat juridique et la réalisation d’opérations juridiques et fiscales ponctuelles.
Ce sont souvent des entreprises familiales : l’aspect de transmission du patrimoine des parents aux enfants est au cœur de l’actionnariat de leurs sociétés.
Me G. : J’ai commencé cette activité seul dès 2017, en plus de mon activité notariale traditionnelle. Nous avons ensuite recruté deux collaborateurs spécialistes. Nous avons suivi la formation de Notaire juriste d’entreprise, nous avons adhéré à l’association Notaire Conseil d’entrepreneurs et nous nous formons régulièrement.
Ces pôles de spécialisation doivent être composés de collaborateurs dédiés. Aujourd’hui, j’ai abandonné la vente immobilière : j’interviens en droit des affaires et en matière de divorce.
Se doter d’outils sur la donnée permet de garder un cap ou de donner de nouvelles directions.
Me G. : Nous avons cette capacité à être pluridisciplinaire, au croisement du droit des affaires, des domaines traditionnels du notariat et de la gestion de patrimoine. Pour certains, la problématique principale est la transmission et la pérennité de l’entreprise familiale.
En tant que notaires, nous avons une connaissance fine de ces problématiques. Nous sommes conscients des conséquences d’un divorce ou d’une succession mal préparée, et nous sommes des conseils patrimoniaux précieux pour un chef d’entreprise.
Me G. : Le développement de cette activité se fait en collaboration avec d’autres professionnels, particulièrement les experts-comptables. Il ne faut pas hésiter à organiser des rendez-vous pluridisciplinaires dans leurs cabinets pour que le client ait, dans un même espace-temps, un conseil comptable et un conseil juridique.
En droit des affaires, il est essentiel de se rendre sur les lieux d’exploitation de l’entreprise pour comprendre ce que font les clients et quels sont leurs besoins.
C’est aussi inspirant : en tant que notaires, nous sommes des chefs d’entreprises libérales et nous devons nous inspirer de sociétés commerciales pour notre développement.
Me G. : Dans une vente immobilière, les gens souhaitent fixer un rendez-vous le plus tôt possible, contrairement à un divorce où les clients souhaitent aller à leur rythme. Ils ne comprendraient pas forcément que l’on essaie de signer rapidement. Pour cette raison, il est important de traiter les spécificités du divorce, dans un pôle dédié.
Nous souhaitions également que nos partenaires avocats puissent bénéficier d’un haut niveau de qualification, côté notaire, et que nos équipes puissent leur répondre sous des délais très courts.
Nos collaborateurs ont suivi des diplômes d’université Droit patrimonial de la famille. Ils ont aussi un savoir-faire en gestion du conflit et une humanité particulière pour les situations de crise que traversent ces couples.
Me G. : Nous avons besoin d’analyser le chiffre d’affaires de chacune des études, de l’étude Multi-Offices dans son ensemble, mais aussi par service. Je peux voir si l’on a des résultats par rapport aux années précédentes : c’est comme cela que j’ai pu tirer des conclusions et me diversifier.
Dans un contexte économique où les ventes immobilières ralentissent, la diversification est importante, et pouvoir suivre les résultats est essentiel.
Aujourd’hui, nous estimons qu’environ 20% de notre chiffre d’affaires est directement généré par ces pôles, mais il ne faut pas sous-estimer l’activité apportée par le biais du droit des affaires et du pôle Divorce, aux autres services de l’étude.
Nous constatons une progression du chiffre d’affaires de ces pôles spécialisés, malgré la crise actuelle de l’immobilier.
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